Métiers de demain : quand la passion façonne l’avenir de l’artisanat d’art

Dans un monde en perpétuelle mutation, où l’utile et l’efficace dominent souvent, l’émission « Artisanat d’art : métiers de demain et formations pour réussir », diffusée le 23 septembre 2025 sur Demain, nous rappelle que la main, le geste et le matériau sont aussi essentiels au futur du travail. À travers les témoignages de celles et ceux qui vivent ces métiers au quotidien — artisans, formateurs, étudiants — l’émission brosse le portrait d’un artisanat encore jeune, mais déjà audacieux.


Qui sont les voix que l’on entend ?

  • Florence Duprat, l’animatrice, guide le spectateur avec finesse dans ce voyage au cœur de la création et de la transmission.
  • Anne Mussche, artiste marqueteuse installée au Touquet, incarne cet art de la patience, de l’essence du bois, de la minutie des motifs. Elle révèle ce que signifie concilier créativité artistique et exigence technique.
  • Laurent Scordino-Mazanec, directeur et proviseur de l’école Boulle, figure prestigieuse des métiers d’art et du design, explique comment l’école forme aujourd’hui de futurs artisans capables de mêler tradition et modernité.
  • Alexime Tarragon, étudiante en 2ᵉ année de CAP marqueterie, incarne le futur : celui d’une jeune génération engagée, prête à apprendre, à expérimenter, à s’autoriser à rêver d’un métier fait de matière, de patience, d’exigence.
  • Karl Rigeinstein, ancien étudiant du DNMADE « Décor et restauration en mobilier d’exception », partage son expérience de l’atelier de marqueterie, les défis de la restauration, le monde exigeant de l’exception.
  • Anne Theveny, directrice de la communication et du développement, formatrice en histoire des styles au CFA La Bonne Graine, met en lumière l’importance capitale de comprendre les styles anciens, les mouvements artistiques, pour forger un artisan conscient de ses racines.

Tradition, innovation, et la quête de sens

L’émission montre combien ces métiers exigent une double compétence : la maîtrise d’un geste ancien et une capacité à s’adapter à l’ère contemporaine. Marqueterie, restauration de mobilier, dorure, ciselure, design d’objet : tous se trouvent à la croisée de l’histoire, de l’esthétique, de la maîtrise technique.

Anne Mussche explique que la marqueterie ne se contente pas de reproduire le passé ; elle le réinterprète, invente de nouveaux motifs, de nouveaux assemblages, joue de la matière. Laurent Scordino-Mazanec insiste lui sur l’importance des technologies modernes, des outils numériques, de l’éco-matériaux, pour que le métier d’art ne soit pas seulement patrimonial, mais pleinement ancré dans l’époque.

Anne Theveny rappelle que connaître les styles anciens, se former à l’histoire des arts, c’est non seulement respecter un héritage, mais aussi nourrir la créativité, alimenter l’inspiration des artisans de demain. Tout cela en contraste avec la recherche de sens, de provenance, d’empreinte environnementale, qui motive de plus en plus les jeunes comme Alexime.


Les chemins de la formation

L’un des grands enseignements est que ces métiers ne s’improvisent pas. Formation spécialisée, apprentissage, transmission par le geste, immersion en atelier : l’émission montre combien les parcours sont exigeants et gratifiants.

  • L’école Boulle, sous la direction de Laurent Scordino-Mazanec, offre un continuum de formation : du CAP, DNMADE jusqu’aux projets très spécialisés, et une pédagogie tournée vers les matériaux, la durabilité, le numérique.
  • Le CFA La Bonne Graine, où Anne Theveny enseigne, propose des formations accessibles, une forte part de pratique, et un accompagnement personnalisé. Le témoignage d’Alexime Tarragon est particulièrement révélateur de ce que peut être un CAP marqueterie aujourd’hui : exigeant, formateur, porteur de projets. (demain.fr)

Des métiers au potentiel prometteur

Ce qui ressort avec force, c’est l’idée que l’artisanat d’art est bien un métier de demain — non pas un recul nostalgique vers le passé, mais une voie tournée vers un futur où compétence, beauté, durabilité, engagement comptent.

  • Restaurer le patrimoine, redonner vie à des œuvres anciennes, des meubles oubliés, des décors dégradés, voilà un métier essentiel pour préserver l’identité d’un territoire.
  • Créer des objets d’exception, personnalisés, uniques, répondant à une demande croissante pour ce qui est rare, durable, authentique.
  • Valoriser l’utilisation de matériaux durables, bio-sourcés, recyclés, de savoirs-faire verts.
  • Encourager la reconversion, offrir des voies d’accès à ceux qui veulent donner une nouvelle direction à leur vie professionnelle — porter du sens, toucher la matière, être créateur au sens plein.

Travailler la main, élever le regard

Travailler la main, élever le regard » pourrait être la maxime de cette émission. Car plus qu’un métier, l’artisanat d’art est un espace où le geste devient langage, où la matière traduit une idée, où l’héritage se tourne vers l’avenir.